A la suite de la publication de notre série d’articles concernant les conditions d’accès aux EHPAD dans le 28,
les responsables de l’UFC QUE CHOISIR 28 ont rencontré récemment madame Evelyne LEFEBVRE Vice-Présidente du Conseil départemental en charge de la Solidarité, de l’Autonomie, de la Santé publique et des Ressources humaines et, à ce titre, de la politique liée aux personnes âgées. Cet entretien faisait également écho à la campagne nationale lancée par notre mouvement au sujet des EHPAD.
Madame Lefebvre rappelle tout d’abord l’existence d’un schéma d’action « Bien vieillir en Eure et Loir » qui s’adresse aux personnes âgées en perte d’autonomie progressive et à leurs aidants. Le schéma départemental de la prévention de l’autonomie a été adopté et l’enrichissement des préconisations sous forme de fiches -actions se poursuit jusqu’en 2024.
Elle précise qu’il existe en E&L, aux côtés, ou au sein des 41 EHAPD, des accueils de jour qui fonctionnent bien, ainsi que des hébergements temporaires qui accueillent les personnes pour une durée qui va de quelques jours à 3 mois.
Pour elle, on assiste actuellement à un virage domiciliaire pour prévenir la perte d’autonomie : habitat inclusif ou partagé qui facilite le maintien du lien des personnes âgées avec la vie ordinaire.
Il s’agit de petites unités de vie où des activités communes sont organisées. Il existe aussi 2 plateformes de répit pour venir en aide aux aidants.
Madame Lefebvre souligne qu’il y a des convergences fortes entre le grand âge et le handicap.
La question du recrutement du personnel pour les EHPAD demeure à ses yeux une donnée essentielle. Depuis le scandale révélé par le livre de Mr Victor CASTANET (Les Fossoyeurs, chez Fayard), elle remarque qu’il y a eu des mouvements de personnel du privé vers le public.
Côté recrutement, des initiatives sont en place avec des établissements de formation euréliens, et l’appui de certains EHPAD pour favoriser l’engagement de jeunes dans les carrières du médico-social.
Le manque de médecins coordinateurs peut impacter également la vie des établissements, comme pour la médecine générale de ville ; au niveau des équipes de soignants, les postes non pourvus sont remplacés par des CDD, ce qui conduit à un turn-over défavorable.
Un audit effectué à l’initiative du département, voilà quelques années, a permis d’identifier les EHPAD les plus en besoin de rénovation. Des chantiers sont à ce jour engagés notamment pour des EHPAD adossés à des centres hospitaliers en Eure-et-Loir.
« De nouvelles places en EHPAD vont-elles être créées » ?
Madame Lefebvre répond par la négative pour l’Eure-et-Loir : « on cherche plutôt à accroître le nombre de solutions alternatives ».
Concernant le plafonnement des prix des établissements privés : il est précisé que « la tarification des établissements doit être établie en fonction du niveau de dépendance, du type de pathologie associée en rapport avec les soins à déployer ; néanmoins le panel des actions proposées par une équipe pluridisciplinaire, pour les résidents comme pour les aidants, est examiné avec attention, tout comme le confort hôtelier ».
« Une mise en place de taux d’encadrement minimum est-elle réaliste ? »
« Cela est à définir en fonction des besoins ; le privé est souvent moins bien armé pour la réalisation des soins que les établissements publics. »
Question : envisage-t-on une représentation des associations de consommateurs dans les Conseils de Vie Sociale des EHAPD ?
Madame LEFEVBRE indique : « y a 3 catégories qui sont représentées actuellement au sein des conseils de vie sociale des EHPAD : les familles, les résidents suffisamment valides et les associations tutélaires. On n’a pas encore réfléchi à la question des associations de consommateurs. »