D’après les bilans de Météo France, juillet 2022 se classe comme le mois de juillet le plus sec sur la période 1959-2022 à l’échelle nationale et au second rang des mois les plus secs tous mois confondus, derrière mars 1961 avec 7,8 mm, soit un déficit de 88 %.
Les types de sécheresse selon le bulletin de Météo France
« On distingue plusieurs types de sécheresses :
- la sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations ;
- la sécheresse agricole se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Elle dépend des précipitations et de l’évapotranspiration des plantes. Cette notion tient compte de l’évaporation des sols et de la transpiration des plantes (l’eau puisée par les racines est évaporée au niveau des feuilles). La sécheresse agricole est donc sensible aux précipitations, à l’humidité et à la température de l’air, au vent mais aussi à la nature des plantes et des sols;
- la sécheresse hydrologique se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Elle dépend des précipitations mais aussi de l’état du sol influant sur le ruissellement et l’infiltration. Le réseau hydrographique détermine les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes.
Déficit record de précipitations
Les jours de pluie ont été rares en juillet 2022 : on a enregistré moins de 4 jours de pluie en plaine, soit 3 à 10 jours de moins que la moyenne climatologique.
En moyenne, sur le pays, le cumul de précipitations agrégées s’élève à 9,7 mm, soit un déficit de 85%. Un contraste saisissant avec juillet 2021, où le cumul moyen agrégé sur le pays était de 90,8 mm, soit un excédent de 50 %. Ponctuellement, on a recueilli 15 à 40 mm sur un large quart nord-ouest, le flanc est, les Cévennes et les Pyrénées. La pluviométrie a été nettement déficitaire sur tout le pays, généralement de plus de 80 %, voire très souvent de plus de 90 %.
Une sécheresse des sols record
Au niveau national, depuis le 17 juillet, la France établit chaque jour un nouveau record de sécheresse des sols (sur un historique qui débute en août 1958). Sur le Sud-Est, cette sécheresse extrême a commencé encore plus tôt : le record quotidien est battu chaque jour depuis début juillet sur la Corse et depuis mi-mai sur PACA. En ce début août, les sols sont donc encore plus secs qu’ils ne l’étaient à la même date en 1976 et en 2003. D’ici le milieu du mois d’août, il est probable que cette situation s’aggrave encore, et que le record absolu de sécheresse des sols superficiels qui date de 2003 soit battu.
Les sols superficiels se sont nettement asséchés par rapport au mois précédent sur l’ensemble du pays. Ils sont devenus très secs sur l’Hexagone, voire extrêmement secs sur le Nord-Ouest ainsi que du Gard au sud de la région PACA et en Corse. Fin juillet, la sécheresse des sols est record dans plusieurs régions comme le Grand Est, Auvergne-Rhône-Alpes, la Franche-Comté, la Corse, l’Aquitaine ainsi qu’en Occitanie et depuis mi-mai sur la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Un des mois de juillet les plus chauds depuis le début du 20e siècle
Ce mois de juillet se classe au 3ème rang des mois de juillet les plus chauds depuis le début du XXe siècle avec une température moyenne de 23.2 °C, soit 2.1 °C au-dessus de la normale*. Les maximales ont été particulièrement chaudes, atteignant en moyenne 30.0 °C soit 3.4 °C de plus que la normale. Le 18 a été la journée la plus chaude jamais enregistrée en France tous mois confondus avec une température maximale moyenne de 37.6 °C soit 10.8 °C de plus que la normale. Des records absolus ont été battus les 18 et 19 avec des maximales par endroits supérieures à 40 °C. »