La Région Centre Val de Loire et plus particulièrement le département de l’Eure-et-Loir, 2e département de France après la Guyane pour la désertification médicale, sont des secteurs géographiques particulièrement marqués par le manque de médecins.
Parmi les solutions envisagées permettant de pallier le manque de soignants, figure la possibilité de confier des missions traditionnellement assurées par des généralistes à des Infirmiers en Pratique Avancée (IPA).
Qu’est qu’un Infirmier en IPA ?
« Un Infirmier en Pratique Avancée est un infirmier ayant suivi un master de deux ans lui permettant d’exercer des missions élargies. Il peut notamment avoir une activité clinique incluant la gestion de situations de soins complexes. » (source ARS)
Les objectifs liés à la pratique avancée ?
Il s’agit de:
– développer les compétences pour favoriser les évolutions de carrière ;
– améliorer la qualité des soins et des parcours de santé ;
– renforcer l’équité et l’accès aux soins des populations ;
– centrer la prise en charge sur la personne, son entourage et les besoins de santé des populations.
Une reconnaissance officielle des IPA
La pratique avancée pour la profession infirmière est reconnue depuis la parution du décret n°2018-629 du 18 Juillet, suite à l’adoption de la loi Santé n°2016-41 du 26 Janvier 2016, relative à une modernisation du système de santé.
Le Projet Régional de Santé 2018-2022 a retenu cet axe de modernisation du système de santé permettant l’intervention de la pratique avancée pour la profession paramédicale.
Quelles sont les missions des IPA ?
C’est le médecin qui confie à l’IPA la pris en charge des patients. En l’état des textes, l’Infirmier en Pratique Avancée ne peut pas être contacté directement par le patient sans passer par le médecin traitant.
L’association France Assos Santé partenaire de l’UFC QUE CHOISIR précise : « Concrètement, le rôle des IPA est d’assurer le suivi de patients en coordination avec le médecin. »
Ainsi que le précise le Code de la santé publique, l’IPA : «est compétent pour conduire un entretien avec le patient qui lui est confié, effectuer une anamnèse* de sa situation et procéder à son examen clinique. »
*Ensemble des renseignements fournis au médecin par le malade ou par son entourage sur l’histoire d’une maladie ou les circonstances qui l’ont précédée. (Définition Larousse)
Pour ce faire, les IPA peuvent réaliser :
- Des activités d’orientation (vers des spécialistes par exemple), d’éducation, de prévention ou de dépistage
- Des actes d’évaluation et de conclusion clinique (ils peuvent par exemple interpréter des résultats d’examens, mais si ces derniers nécessitent un diagnostic ou une prescription, les IPA s’adresseront alors forcément à un médecin)
- Des actes techniques et des actes de surveillance clinique et paraclinique (électrocardiogramme, spirométrie, etc.)
- Des prescriptions de produits de santé non soumis à prescription médicale obligatoire
- Des prescriptions d’examens complémentaires (bilan sanguin, urinaire et radiologique)
- Des renouvellements ou adaptations de prescriptions médicales (médicaments, soins infirmiers, dispositifs médicaux)
C’est par exemple, la patientèle atteinte de pathologie chronique stabilisée, de pathologie rénale chronique ou nécessitant des soins en oncologie, en hémato-oncologie ou en santé mentale.
Où et comment exercent les IPA ?
Les IPA contribuent à améliorer l’accès aux soins, la qualité des parcours de soins et réduisent la charge de travail des médecins. Ils exercent au sein d’une équipe pluridisciplinaire :
- dans le déploiement des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) sur l’ensemble du territoire, porté par la fédération des Unions régionales de professionnels de santé (URPS) ;
- en ambulatoire au sein d’une équipe de soins primaires (maison de santé pluriprofessionnelle ou centre de santé) ou au sein d’un centre médical des armées ;
- en établissement de santé, médico-social ou dans un hôpital des armées.
Une expérimentation en Région Centre Val de Loire
Le 10 janvier dernier, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a annoncé la liste des 3 Régions retenues pour expérimenter ce dispositif: Centre-Val de Loire ; PACA et Bretagne. Les ARS de ces territoires vont ainsi lancer l’expérimentation de primo-prescription par les Infirmiers en pratique avancée (IPA). Par ailleurs, cette décision complète la décision prise par le Ministre de la Santé d’augmenter le nombre d’IPA formés en région : 19 à 50.
Deux témoignages de pratiques existantes avec un IPA relayés par l’association France Assos Santé
Séverine