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DESHERBAGE DANGER : ne jamais mélanger l’eau de javel avec du vinaigre et ou avec un autre acide !

L’Anses et les Centres antipoison mettent en garde contre cette pratique dangereuse pour la santé et recommandent d’utiliser uniquement les produits portant la mention « Emploi autorisé au jardin » EAJ.

 » Depuis l’interdiction de la vente aux particuliers de nombreux produits de désherbage, de plus en plus de particuliers choisissent de les fabriquer eux- mêmes. Or, la réalisation de mélanges « faits maison », à base de javel et de vinaigre, peut provoquer des intoxications pouvant conduire à l’hospitalisation indique l’ANSES.  »

Un dégagement de chlore gazeux
La combinaison vinaigre javel  produit en effet un dégagement de chlore gazeux à l’origine d’intoxication, avec irritation des voies respiratoires et crise d’asthme, pouvant nécessiter une hospitalisation.

Une forte augmentation des intoxications depuis 2002
Dans une note technique (disponible ICI) l’ANSES met en garde les consommateurs et révèle que ces intoxications sont en forte augmentation : « Entre le 1er janvier 2001 et le 31 octobre 2022, les Centres antipoison ont observé une croissance exponentielle des appels suite à une exposition au chlore après un mélange d’eau de Javel et de vinaigre, ou un autre acide, à des fins de désherbage. Pendant cette période, ils ont ainsi dénombré 204 patients qui avaient inhalé du chlore dans ce contexte. Alors qu’un seul cas d’exposition avait été enregistré de 2002 à 2013, près de 80% des cas signalés ont eu lieu depuis la date d’interdiction de l’utilisation des herbicides en 2019 par le grand public. »

Une fréquence de l’intoxication liée à la saison
Comme attendu, on note une forte saisonnalité de ces expositions, culminant à la fin du printemps et au début de l’été, période où le désherbage est pratiqué.

La javel et le vinaigre des produits trés accessibles et peu coûteux
Le mélange eau de Javel/vinaigre, deux produits parmi les plus accessibles dans le commerce, représentait les deux tiers des cas (74 %). Venait ensuite par ordre de fréquence le mélange eau de Javel/acide chlorhydrique (23 %) puis eau de Javel et autre acide (2,9 %). Enfin, deux personnes avaient mélangé de l’eau de Javel, du vinaigre et de l’acide chlorhydrique.

D’autres mélanges dangereux
En plus de ces mélanges, certains patients avaient ajouté du gros sel (53 cas), du liquide vaisselle ou un détergent (10 cas), du bicarbonate de sodium (7 cas), un fond de désherbant restant (4 cas), un hydrocarbure (gazole, kerdane pour 2 cas), de la soude (1 cas) ou un galet de chlore pour piscine (1 cas).

Des signes respiratoires le plus souvent sans gravité…
Les patients (204 au total) étaient pour deux tiers des hommes adultes (68 % de 18 à 64 ans).
Le symptôme le plus fréquemment observé était la toux (81 % des patients), le plus souvent associé à une difficulté respiratoire (50 %) ou une irritation des voies oto-rhino-laryngologiques (ORL) ou respiratoires (46 %).

Près de 100 patients ont été vus par un médecin
Parmi les 95 patients examinés par un médecin, près d’un tiers présentait des signes de bronchospasme, c’est-à-dire de constriction des bronches comme dans une crise d’asthme.
Une hypoxie (baisse de la concentration d’oxygène dans le sang) était constatée chez 29 %  des 76 patients pris en charge en milieu hospitalier, et une détresse respiratoire chez 5 %.
Parmi les 204 cas de l’étude, 21 %  présentaient une intoxication modérée ou sévère sans différence de gravité selon le mélange réalisé.

… mais aussi des séquelles dans les formes les plus sévères
Près de la moitié des patients exposés nécessitait une prise en charge médicale, notamment une oxygénothérapie (12,7 %). Après le passage aux urgences 2,5%, soit cinq patients, étaient hospitalisés dont trois en réanimation. L’évolution de l’état de santé des patients, connue pour trois quarts d’entre eux, montre qu’au total quatre patients ont gardé des séquelles suite à cette intoxication, avec une difficulté à respirer, un essoufflement ou une diminution des capacités respiratoires persistant de un à six mois après l’exposition. Trois d’entre eux étaient suivis par un pneumologue.

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