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2/8. LA FUITE DE L’EAU: des réseaux fuyants et faiblement renouvelés !

Sur les 895 000 km qui constituent le réseau de canalisations d’eau potable français, plus de la moitié est constituée de matériaux fragiles. Les problèmes de fuites sont accentués par l’âge de ces canalisations dont une grande partie est proche ou a déjà dépassé l’âge à partir duquel elles auraient dû être remplacées. Leurs conditions de pose initiale, ou d’emplacement sous des voiries très circulées, ou dans des terrains subissant des aléas, peuvent aussi entraîner des casses et des fuites fréquentes.

Des réseaux fuyants et un faible renouvellement
Les canalisations en matériaux fragiles (fonte grise, PVC collé, amiante-ciment) représentent en effet plus de la moitié (55 %) du réseau français et une grande partie d’entre elles a déjà dépassé l’âge où elles auraient dû être remplacées.

Matériau Proportion sur le réseau français19 Durée de vie estimée

fourchette d’âge des canalisations

Amiante-ciment 4% Données manquantes 35 à 70 ans
Fonte grise 17% 75 ans 50 à 120 ans
PVC collé 31% 50 ans 50 à 60 ans
Acier 3% 75 ans 60 à 90 ans
TOTAL

55%

   

Un taux de renouvellement insuffisant
En 2019,  les Assises de l’Eau ont fixé l’objectif de renouveler 1 % du réseau national par an.
Mais dans l’ Eure-et-Loir  82% des collectivités sont en-dessous de cet objectif national. Même si l’on peut noter dans le 28, de fortes différences entre collectivités, certains secteurs présentant des taux de rendement proches de 95%, quand d’autres présentent des taux de rendement de 50 à 70%.
A ce rythme, il faudrait 150 ans pour remplacer la totalité du réseau, alors que la durée de vie d’une canalisation est comprise entre 50 ans et 80 ans, selon le type de matériau utilisé.

Des pertes du réseau très variables d’un secteur à l’autre
En Eure-et-Loir, les réseaux de certaines collectivités peuvent présenter des taux de pertes très différents ; quand certains secteurs présentent des taux de pertes s’élevant à 2,4 m3 par kilomètre et par jour, d’autres subissent des pertes s’élevant à 20,4 m3 par kilomètre et par jour, alors que la moyenne nationale se situe autour de 2,7 m3 par kilomètre et par jour.

Une attention soutenue doit être portée aux branchements
Pour l’UFC QUE CHOISIR 28 c’est d’abord aux branchements d’eau potable que l’on doit s’attaquer pour diminuer ce taux de fuite. En effet, ce sont ces branchements qui sont responsables d’un grand nombre de fuites d’eau. Certes, le linéaire de transport de l’eau peut présenter des fuites, mais la multiplication des branchements, et autres bouches-à-clés, fragilisent beaucoup les réseaux dasn des zones fortement sollicitées: travaux de concessionnaires, circulation PL, … Une diminution des fuites est forcément liée à l’amélioration de ces parties terminales du réseau de distribution. C’est un travail parfois « à la petite cuillère », au milieu des zones urbanisées et des autres réseaux (gaz, élec, telecoms, …), souvent plus long, plus coûteux et plus complexe à mettre en œuvre qu’un changement de bout de tuyau en rase campagne. Mais il est prioritaire.