L’information des abonnés et des consommateurs n’est pas suffisante
L’information des abonnés-consommateurs quant aux enjeux de l’eau et aux décisions à prendre à l’échelle du territoire ne suit pas toujours. Or, ces politiques ont besoin d’être expliquées aux citoyens afin qu’ils les comprennent et qu’ils puissent s’y associer dans leur usage quotidien de l’eau.
La place réservée aux consommateurs dans la gestion de l’eau et dans l’analyse des situations n’est pas assez développée. Une meilleure représentation des citoyens dans les structures de gestion de proximité de l’eau potable est absolument nécessaire aux yeux des responsables de l’UFC QUE CHOISIR 28 pour partager les analyses de la situation, les visions et sensibiliser le plus grand nombre possible de citoyens. Et, ce, quelle que soit la taille de la collectivité gestionnaire de l’eau. Une évolution de la réglementation est à envisager au plan national pour cela. Les parlementaires euréliens seront saisis de notre demande.
La sécurisation et l’interconnexion constituent des priorités
Dans le contexte de raréfaction de la ressource en eau, c’est d’abord la sécurité de l’approvisionnement en eau potable des populations qui doit être recherchée. L’interconnexion des ressources doit permettre de gérer l’eau potable sur un territoire plus large que la seule commune. De nombreuses zones euréliennes ont déjà bénéficié d’investissements importants en matière d’interconnexion des réseaux, mais cet effort doit être poursuivi et son financement accentué pour l’UFC QUE CHOISIR 28.
Une inquiétude sur les augmentions du prix de l’eau à venir
Plusieurs éléments amènent le prix de l’eau à augmenter :
– le contexte de diminution de la ressource et de la fragilisation de sa qualité avec des campagnes de travaux à financer, parfois urgents car déjà reportés (recherche de nouvelles ressources, interconnexion, traitement, mise aux normes, …),
– le transfert de la gestion de l’eau potable et de l’assainissement à l’intercommunalité avec une politique de convergence tarifaire pour créer à terme un tarif unique du mètre cube sur un même secteur, et qui se traduira par un alignement total ou partiel sur les tarifs les plus élevés, de manière plus ou moins progressive,
– les augmentations récentes des coûts d’exploitation (énergie électrique, matériaux, produits de traitement, …),
– un coût de gestion en hausse du fait de la créaation de services intercommunaux (administratifs et techniques) dédiés à l’eau et à l’assainissement.
Tous ces éléments vont assurément alourdir la facture d’eau des consommateurs dans un contexte d’inflation, avec rappelons-le une augmentation des produits alimentaires de près de 16% sur les douze derniers mois. Les budgets des familles sont déjà plus que tendus, souligne l’UFC QUE CHOISIR 28. Les gestionnaires des services d’eau et d’assainissement doivent absolument en tenir compte dans leurs analyses d’évolution des tarifs.
Une tarification différenciée pour amortir ces hausses à venir
Lors des Etats Généraux des Usages de l’eau organisés en Eure-et-Loir au cours des mois derniers, l’UFC QUE CHOISIR 28 a évoqué la possibilité de mettre en place une tarification progressive de l’eau en prenant comme exemple ce qui est en usage sur le secteur du Dunkerquois, où trois tarifs différents existent selon la quantité d’eau utilisée :
- L’eau « essentielle », les 80 premiers m³, l’eau « utile » de 80 à 200 m³, et l’eau « de confort » au-delà. Et donc trois tarifs croissants.
- Une tarification sociale progressive complète ce dispositif pour les abonnés à faible ressources.
Ces dispositions tarifaires couplées à une démarche de sensibilisation à la raréfaction de la ressource en eau ont même abouti à une réduction de la consommation moyenne annuelle sur ce secteur du dunkerquois.
D’autres systèmes peuvent exister ailleurs, toujours avec le même esprit, celui de faire payer aux consommateurs le juste prix de l’eau qu’ils consomment, en tenant compte des populations fragiles en termes de ressources financières, pour lesquelles le prix de l’eau doit demeurer accessible. Les responsables de l’UFC 28 tiennent à rappeler que l’eau est le premier élément de l’alimentation de populations.
Ces évolutions tarifaires doivent se mettre en place tout en permettant de dégager les moyens financiers nécessaires à la gestion de l’eau.
Une étude sur le prix de l’eau à venir
Les responsables de l’UFC QUE CHOISIR 28 ont bien conscience qu’un prix unique de l’eau ne peut être constaté pour tout le territoire eurélien répondant à des modes de gestion différents (privée-publique, régie-délégation), avec des ressources en eau fragiles ou confortées, face à des investissements plus ou moins urgents et de toutes façons très coûteux.
Un prix trop bas ne peut être synonyme de bonne gestion si des investissements nécessaires ne sont pas engagés et que la sécheresse menace la ressource communale en eau.
D’autre part, un contrat de délégation de service public pour la gestion de l’eau potable qui n’atteint pas ses objectifs de modernisation du réseau alors que le prix du mètre cube d’eau y est très élevé pour les abonnés ne peut pas non plus être qualifié de gestion bénéfique pour le territoire.