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Tarifs postaux 2024 : une augmentation ? Non, une « évolution » disent-ils !

C’est devenu une habitude : chaque année ou presque le prix du timbre augmente. Mais attention au vocabulaire que l’on emploie car si l’on en croit La Poste, le prix du timbre vert, au 1er janvier, n’a pas augmenté, il a évolué ! Parce qu’on chercherait en vain dans les communiqués de presse de cette entreprise le mot augmentation, à croire que ce terme lui fait peur. Parfois, on a droit à l’expression « ajustement des tarifs »… Bref, cette année, au 1er janvier, le prix du timbre vert est passé de 1,16€ à 1,29€, soit une augmentation, pardon, une évolution de 11,2%.

Et il n’y a pas que le timbre vert !

Le prix des autres affranchissements a aussi évolué, en moyenne de 8,3%. Alors, certes, le prix du timbre vert n’avait pas augmenté l’an dernier, mais tout de même, la pilule est un peu dure à avaler pour l’usager.  Pour mémoire, en 2001, au moment du passage à l’euro, le prix du timbre était de 41 ct. Il a donc plus que triplé depuis cette date. En comparaison, si le prix de la baguette de pain avait « évolué » dans les mêmes proportions, il serait aujourd’hui à plus de 2,60€, et le prix du sans plomb 98 dépasserait les 3,10€.

Une augmentation justifiée

L’argumentaire de La Poste est le même depuis plusieurs années. On nous explique que « ces évolutions permettent d’assurer la pérennité du service universel postal, dans un contexte d’inflation et de baisse des volumes de courrier, avec une qualité élevée, et de continuer à répondre aux usages et au besoins de ses clients ».

Un argument surprenant, qui consiste à expliquer que comme les Français envoient de moins en moins de courrier, leur dépense globale n’augmentera pas. Si on reprend la comparaison avec la baguette de pain, c’est comme si mon boulanger me disait que si je ne mange du pain qu’un jour sur deux, il va doubler le prix de sa baguette, mais que finalement, ça ne me coûtera pas plus cher sur l’année. C’est d’autant plus étonnant comme argument que La Poste est chargée d’une mission de service public.  C’est d’ailleurs le même raisonnement qui avait conduit, l’an dernier, La Poste à justifier la suppression du timbre rouge : moins de client, donc augmentation de tarifs, donc encore moins de clients, etc.

Article rédigé par l’AL37 et diffusé dans le cadre de la collaboration entre les associations locales UFC QUE CHOISIR de l’Union Régionale Centre Val de Loire