Le compostage des biodéchets est devenu obligatoire au 1er janvier. Après la ruée sur les composteurs, les collectivités locales n’en ont parfois plus à distribuer.
C’est une des grandes nouveautés pour les ménages de cette année 2024 : depuis le 1er janvier, le compostage des biodéchets est obligatoire. Ainsi le prévoit la loi contre le gaspillage et pour l’économie circulaire. Le but est assez facile à deviner : éviter que tous ces biodéchets, qui pourraient produire un excellent compost ou du biogaz, ne soient « perdus », alors que jusque-là, ils étaient souvent incinérés. Et ça représente une énorme quantité, puisqu’un bon tiers de nos poubelles, jusqu’à l’entrée en vigueur de cette mesure, était constitué d’épluchures, coquilles d’œufs, sachets de thés, etc.
Même si quelques esprits chagrins ronchonnent encore (comme d’habitude), en se disant qu’on va leur créer de nouvelles obligations, la plupart de nos concitoyens se félicitent de cette décision, vertueuse sur le plan environnemental et finalement assez peu contraignante, notamment pour les gens qui possèdent un jardin et peuvent y installer leur composteur avant de pouvoir recueillir et utiliser un engrais tout ce qu’il y a de plus naturel et d’excellente qualité.
Rupture de stocks
Il ne reste donc plus qu’à passer à l’action… et c’est là que ça se gâte ! Où que l’on habite en France, si on fait une demande de composteur, on obtiendra une réponse du type de celle qu’affiche Tours Métropole sur son site : « La distribution de composteurs suspendue jusqu’à nouvel ordre en raison d’une rupture de stock au niveau national » ; ou alors, sur le site d’une communauté de communes : « Nos kits de compostage sont actuellement en rupture de stock, victimes de leur succès. Les délais des fournisseurs se sont allongés en raison de l’engouement national. »
En Eure-et-Loir, les réponses apportées aux consommateurs ont été les suivantes pour deux territoires consultés par nos soins :
« Nous avons beaucoup de demandes et nous ne sommes pas les seuls en France à commander des composteurs. »
« Nous avons des délais imposés par notre fournisseur. Entre 6 et 8 mois. Ce qui explique que nous serons livrés pour les 400 litres normalement en juillet. »
« Nous n’avons pas de modèles en bois. »
« Pas de problème de délai pour les composteurs en bois, livraison chez l’abonné en 1 mois, mais plus de composteur en plastique ! «
Si on a tendance à regarder le verre à moitié plein, on ne peut que se réjouir du fait que nos concitoyens se soient rués sur les composteurs, et soient à ce point motivés pour venir au secours de notre planète.
Si on est d’une nature un peu moins optimiste ou franchement ironique, on se dit que peut-être, puisqu’il était prévu de longue date que la loi entre en vigueur au 1er janvier 2024, on aurait pu anticiper un peu une augmentation somme toute assez prévisible de la demande !
Prendre son mal en patience
Quant à savoir quand les composteurs de jardin seront de nouveau disponibles, c’est plutôt auprès de Mme Irma, semble-t-il, qu’il faudrait se renseigner. Certaines collectivités, résolument optimistes, en annoncent pour fin mars – début avril. Moins enthousiastes (plus réalistes ?), d’autres prévoient plutôt un réapprovisionnement en début de second semestre. Quant à certaines communautés de communes, elles ont choisi la prudence en annonçant les fameux composteurs « dans les meilleurs délais », « au plus vite » ou « dès que possible ».
Pour l’heure, on ne peut donc que rappeler que le déchet le moins polluant est celui qu’on ne produit pas.
Et pour finir sur une note positive, rappelons que la loi ne prévoit pas d’amendes pour ceux qui ne composteraient pas leurs biodéchets. Donc, de ce côté-là, au moins, tout va bien… sauf pour la planète, bien entendu !
Article rédigé par l’ UFC QUE CHOISIR 37 et complété pour le 28, dans le cadre de la collaboration de l’Union Régionale Centre Val de Loire UFC QUE CHOISIR