Pour certains produits, le prix affiché fait apparaitre des millièmes d’euros, ce qui peut paraitre surprenant.
Il suffit de passer devant une station-service pour constater que le prix des carburants s’affiche, bien souvent, avec 3 chiffres après la virgule, ce qui représente des millièmes d’euro ; par exemple, la semaine dernière, on trouvait du gasoil dans plusieurs points de vente de l’agglomération tourangelle au prix d’1,769 € le litre. On peut même aller encore plus loin avec les tarifs du gaz ou de l’électricité qui sont proposés avec quatre, voire cinq chiffres derrière la virgule pour le prix du kWh. Par exemple, pour une facture datant de 2022, un tarif d’électricité de 0,22266€ le kWh, ou un tarif de gaz à 0,04046€ le kWh. On est donc là au 100.000e d’euro.
Mais évidemment ! Vous pouvez chercher dans votre porte-monnaie, vous ne trouverez pas de pièce d’un millième, encore moins d’un dix millième ou d’un cent millième. En fait, la monnaie unique européenne se subdivise en centimes, la centième partie d’un euro, dont la dénomination officielle est le cent (on dit parfois aussi eurocent). Et cela ne va pas plus loin dans la précision.
C’est quoi, ces millièmes d’euro ?
C’est ce qu’on appelle une unité de compte intermédiaire, c’est-à-dire que cela sert uniquement à faire les calculs. Cette unité intermédiaire est utilisée pour des produits que l’on ne vend pas à l’unité. Il n’est pas possible d’acheter un seul kWh de gaz ou d’électricité ; et pour les carburants, la quantité minimale est de 5 litres. Donc, quand vous passez à la caisse de votre station-service, ou quand vous payez votre facture d’énergie, on multiplie le prix par le nombre d’unités et on arrondit au centime le plus proche.
Et ça sert à quoi ?
Les spécialistes du marketing ont une expression pour qualifier ce troisième chiffre après la virgule : ils l’appellent « le chiffre magique ». Quand vous passez devant une station-service où le prix de l’essence s’affiche à 1,999€ le litre, vous ne retenez finalement qu’une chose : il est à moins de 2€. Même si ce petit millième en moins est finalement purement théorique, puisqu’officiellement il n’existe pas, l’effet psychologique sur le client est indéniable.
C’est pourquoi, d’ailleurs, de nombreuses voix s’élèvent pour demander officiellement la suppression de ce 3e chiffre après la virgule, qui n’a pour effet, finalement, que d’ajouter un peu de confusion dans l’esprit du consommateur.
Article publié dans le cadre de la collaboration entre les associations
UFC QUE CHOISIR de l’UNION REGIONALE CENTRE VAL DE LOIRE