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Le P.P.R.i, « Plan de prévention du Risque inondation » (1/2): quezaco ?

Le risque inondation est en France, le risque naturel le plus fréquent pour les dommages occasionnés, la localisation et le nombre de communes concernées, l’étendue en surface des zones inondables et le nombre d’habitants.
L’ensemble du territoire français est dit « vulnérable », que l’on soit en ville, ou à la campagne, dans une plaine ou en zone de montagne, ou bien encore qu’il s’agisse des zones urbaines ou rurales, de plaine, de relief ou littorales. »

L’actualité récente des inondations subies en Eure-et-Loir, en vallée de l’Eure, de la Drouette ou du Loir, mais aussi dans d’autres régions de France, nous amène à rappeler comment sont établis les zonages inondables et quelles sont les informations du PPRi relatives au secteur où l’on réside.

Le risque d’inondation relève d’un aléa et d’un enjeu.

L’aléa : c’est la probabilité qu’une inondation se produise.

L’enjeu : c’est lié à la présence d’habitations et d’habitants et de biens.

Le risque : c’est le croisement entre l’aléa et l’enjeu.

Les Plans de prévention du  Risque
Le Plan de Prévention des Risques (PPR) est un document officiel, réglementaire, élaboré sous l’autorité du Préfet de chaque département, soumis à enquête publique et aux avis des communes concernées.
Ce document de prévention définit les zones géographiques exposées à des risque naturels ou technologiques (coulées de boues, cavités, inondations, submersion, sites industriels, …)
Il décrit les mesures destinées à diminuer les risques encourus par les populations et les biens et l’environnement dans les zones à risques.

Le plan de prévention des risques n’est pas un programme d’aménagement, ni un programme de travaux. Les Plans de prévention des risques d’inondation et des risques littoraux, PPRi et PRRl, fixent des prescriptions pour l’urbanisme et les constructions en fonction du niveau de risque. Ils sont approuvés par les instances administratives et sont juridiquement opposables. Ils deviennent des servitudes publiques à prendre en compte dans tout projet d’aménagement ou de construction.

Une obligation d’information de la population
Le PPRi (inondations) permet aussi de sensibiliser les habitants et les collectivités au danger potentiel que représentent les inondations.
Le maire a l’obligation de communiquer régulièrement auprès de la population sur les risques auxquels celle-ci est exposée. Tant au niveau des propriétaires actuels ou futurs propriétaires que des locataires ! C’est ainsi que tout contrat écrit de vente ou de location doit comporter des informations relatives à ces risques.

Que trouve-t-on dans un PPRi ?
Le contenu d’un PPRi se divise généralement en trois parties principales : une partie informative, une partie réglementaire et une partie cartographique.

  1. Le rapport de présentation (partie informative)
    C’est la partie explicative qui présente :
    – L’analyse du risque : elle décrit les causes des inondations et les phénomènes hydrologiques concernés (pluies, crues des rivières, submersions marines, remontées de nappes, etc.).
    – Le recensement des événements passés : un historique des inondations précédentes, avec des exemples concrets de catastrophes dans la zone concernée.
    – L’analyse de la vulnérabilité : une étude des biens et des personnes exposés aux risques (habitations, infrastructures, entreprises, populations).
    – Les mesures prises : ces explications sur les objectifs du PPRi, ainsi que sur la façon dont il entend réduire les risques.
  2. Le règlement (partie réglementaire)
    Cette partie décrit les mesures à respecter dans les zones à risques et les contraintes imposées aux nouvelles constructions et aux aménagements existants :
    – Les interdictions : certaines zones considérées comme très dangereuses peuvent faire l’objet d’une interdiction totale de construire.
    – Les prescriptions : dans d’autres zones, les nouvelles constructions peuvent être autorisées sous certaines conditions (ex. : surélever les bâtiments, adopter des techniques résistantes à l’eau, limiter l’urbanisation).
    – Les mesures de gestion des aménagements existants : ces mesures visent à protéger les bâtiments et infrastructures existants contre les risques d’inondation. Par exemple, des aménagements peuvent être exigés pour réduire la vulnérabilité (création de murets de protection, réorganisation des accès, etc.).
  3. Les documents cartographiques
    Ces cartes sont essentielles pour comprendre les zones à risque :
    – Cartes des aléas : elles montrent les zones exposées aux différents types de risques d’inondation, en fonction de la fréquence et de l’intensité des crues (crues centennales, quinquennales, etc.).
    – Cartes de zonage réglementaire : ces cartes distinguent plusieurs zones en fonction du niveau de risque, souvent classées en différentes couleurs (zone rouge pour un risque très élevé, zone bleue pour un risque modéré, etc.).
    – Carte des enjeux ou carte de vulnérabilité : cette carte complète les cartes d’aléas et de zonage réglementaire et permet d’identifier les biens, infrastructures et personnes potentiellement affectés par une inondation.

    Exemple de carte de zonage PPRI du Loir commune de Bonneval

    Les différentes catégories de zones
    Les catégories de zones sur ces cartes sont souvent :
    – Zones rouges : Interdiction ou très fortes restrictions de construction.
    – Zones bleues : Possibilité de construire sous conditions strictes (surélévation, adaptation des matériaux, etc.).
    – Zones blanches : Zones non concernées par les risques d’inondation.
    Zones vertes ou des « espaces naturels » : urbanisation strictement limitée ou interdite, priorité donnée à la préservation de l’environnement et à la gestion des risques naturels.

    La carte des enjeux
    Elle présente différents aspects liés aux biens, équipements,
    A. Localisation des zones habitées : montre les habitations exposées, notamment les zones fortement urbanisées, les quartiers résidentiels ou les zones où la population est dense
    B. Infrastructures essentielles :
    – Équipements publics (écoles, hôpitaux, casernes de pompiers, etc.) qui peuvent être vulnérables en cas d’inondation.
    – Infrastructures de transport (routes, voies ferrées, ponts, etc.) qui sont importantes pour l’évacuation des personnes ou la logistique en cas de crise.
    – Réseaux d’énergie (électricité, gaz) et les réseaux de communication (antennes, centres de données).
    – Usines ou installations industrielles sensibles qui pourraient représenter un danger supplémentaire en cas d’inondation (risque de pollution, explosion, etc.).
    C. Patrimoine environnemental et culturel :
    – Sites protégés ou écologiquement sensibles (zones naturelles, réserves, cours d’eau).
    – Bâtiments historiques ou patrimoniaux qui pourraient subir des dommages.
    D. Zones économiques :
    Zones industrielles, commerciales ou agricoles qui peuvent être impactées par des inondations, avec une incidence potentielle sur l’activité économique locale.

Carte des enjeux PPRI Vallée de l’Eure Montreuil à Maintenon, Communes de Maintenon et Pierres

 L’utilité de la carte des enjeux
– Évaluer la vulnérabilité des zones à risque : la carte met en évidence les secteurs particulièrement sensibles, aidant à prioriser les interventions en cas de crue et à mieux comprendre où concentrer les efforts de prévention.

– Optimiser les plans d’action : elle permet d’orienter les décisions concernant les mesures d’aménagement du territoire, en particulier pour limiter les dommages en cas de crue. Par exemple, certaines infrastructures critiques pourraient être renforcées ou relocalisées.

La carte des enjeux permet de croiser les données d’aléas avec celles de vulnérabilité humaine, matérielle et économique pour élaborer une gestion plus précise des risques. Elle fait partie des outils permettant une gestion intégrée et efficace du risque inondation dans le cadre du PPRi.

La carte des aléas
Objectifs de la carte des aléas

Identifier les zones à risque : quelles parties du territoire sont les plus exposées aux crues ou autres phénomènes liés à l’eau.
– Quantifier le niveau de risque : classement des zones en fonction de l’intensité des inondations (la hauteur d’eau atteinte, la vitesse du courant, etc.) et de la fréquence des événements (événements centennaux, décennaux, etc.).
– Servir de base pour le zonage réglementaire la carte des aléas permet ensuite d’ élaborer les cartes de zonage réglementaire, qui imposent des restrictions de construction et d’aménagement.

Exemple carte des aleas PPRI du Loir commune de Cloyes les 3 Rivières

Intensité et Fréquence des aléas

Le PPRi prend en compte deux critères de l’aléa :
– la force ou l’ampleur de l’inondation.
– la fréquence ou probabilité de l’aléa : la probabilité que l’événement survienne (ex. : crue centennale (de retour sur un siècle), décennale (sur10 ans).

Elles peuvent être représentées par des couleurs (attention: ces couleurs et légendes peuvent varier d’un PPRi à ‘autre) ou des symboles distincts pour marquer les niveaux de risque, tels que:

Aléa fort (souvent en rouge) : ce sont les zones où les inondations sont fréquentes et très intenses, avec des hauteurs d’eau importantes et des courants rapides. Ces zones sont généralement non constructibles ou soumises à de très fortes restrictions.

Aléa modéré (souvent en orange ou jaune) : les inondations y sont moins fréquentes ou moins violentes, mais restent dangereuses. Des mesures d’adaptation peuvent être nécessaires pour les constructions.

Aléa faible (souvent en bleu clair ou vert) : les inondations y sont rares ou peu intenses (hauteur d’eau faible, peu de courant). Des restrictions plus légères s’appliquent.

ATTENTION: d’un PPRi à l’autre, les légendes  et les couleurs utilisées peuvent varier.

Types d’inondations représentés dans la carte des aléas

  • Inondation par débordement de cours d’eau : cela survient lorsque les rivières ou fleuves sortent de leur lit après une crue. La carte des aléas montre jusqu’où l’eau pourrait s’étendre et avec quelle intensité.
  • Inondation par ruissellement pluvial : cela concerne les zones où l’eau de pluie s’accumule et ruisselle en surface, particulièrement en milieu urbain.
  • Inondation par submersion marine : pour les zones côtières, la carte peut montrer les zones menacées par les submersions marines (montée des eaux due à une tempête, une marée ou des vagues).
  • Remontées de nappes : certaines zones sont sujettes à des remontées d’eaux souterraines (nappes phréatiques) qui peuvent causer des inondations.

Un exemple de 3 cartes présentes dans un PPRI pour une même zone : carte de zonage, carte des aléas, carte des enjeux

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