Les établissements hospitaliers jettent un volume colossal de médicaments. Une récente étude en détermine les raisons. Reste à passer à l’action pour endiguer ce gaspillage déplorable pour les finances publiques et l’état de la planète.
Pourquoi jette-t-on tant de médicaments à l’hôpital ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre le Comité du développement durable en santé (C2DS) et le RésOmédit, deux structures engagées dans la maîtrise de l’impact environnemental du système de soins (voir encadré). Deux cent dix établissements de santé – sur 3 000 environ – ont accepté de participer à leur étude consistant à collecter tous les médicaments jetés en 1 semaine et à caractériser les raisons de cette mise au rebut.
Bilan : sur ce petit échantillon et en seulement 7 jours, 2 tonnes de médicaments ont été jetés, pour une valeur de 700 000 € et une empreinte carbone de 122 tonnes équivalent CO2 (celle de 13 Français en 1 an). Et ce pour trois motifs principaux : dans environ un tiers des cas, les médicaments étaient périmés. Viennent ensuite deux autres explications (20 % des volumes chacune) : la non-remise en stock dans la pharmacie centrale de l’établissement des retours des services et l’élimination des médicaments appartenant aux patients.
Médecine de ville et hôpital
Pourquoi les comprimés et autres flacons issus des différents services ne sont-ils pas toujours réintégrés dans les stocks des pharmacies ? « Fréquemment pour des raisons économiques, explique Gilles Piriou, pharmacien, responsable de l’Omedit de Bretagne. Souvent, un comprimé ne coûte que quelques centimes. Or, pour le réintégrer, il faut vérifier son intégrité, sa date de péremption, le réétiqueter, renseigner la base de données informatique pour matérialiser son retour en stock : cela peut coûter plus cher en salaire. »
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