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Etiquetage des chaussures : savez-vous reconnaître les symboles utilisés?

Elles peuvent être en cuir, en simili cuir, en textile, ou autre, mais savez-vous reconnaître les symboles sur l’étiquette de vos chaussures ? Est-ce du cuir végétal, végan, ou animal? Comment ces cuirs ont-ils été traités? Petit panorama de l’étiquetage de vos chaussures.

Le secteur des textiles et des chaussures a fait l’objet d’une vaste enquête de la DGCCRF au cours des années 2022-2023. Plus de 800 établissements ont été contrôlés. 46 % des établissements contrôlés étaient en anomalie ce qui a donné lieu à 300 avertissements et 60 injonctions, mais aussi à 15 amendes administratives et 16 procès-verbaux pénaux indique la DGCCRF.
Cette enquête a révélé notamment que des chaussures étaient présentées « de manière trompeuse comme étant en « cuir végétal », en « cuir véritable », ou en « cuir sans chrome » ». Ce qui abuse le consommateur.

Quelles sont les obligations en matière d’étiquetage des chaussures ou des « articles chaussants »
L’étiquetage des « articles chaussants » est obligatoire dans l’Union Européenne (UE) au sein de laquelle le terme «article chaussant» désigne tout produit doté de semelles destiné à protéger ou à couvrir le pied. Par exemple:

  • chaussures à talon plat ou haut;
  • sandales;
  • bottes;
  • pantoufles;
  • espadrilles;
  • chaussures de sport (y compris chaussures de sport spécialisées et chaussures auxquelles sont fixés des patins).

Des exigences supplémentaires peuvent être imposées, en fonction du pays dans lequel est vendu le produit, rappellent les services de l’Union Européenne.

L’étiquetage des chaussures doit faire apparaître des informations sur les matériaux employés pour confectionner la tige, la doublure, la semelle de propreté et la semelle extérieure. Ces informations doivent directement apparaître sur l’un au moins des articles chaussants. A l’évidence, il faut lire l’étiquette, ce que l’on oublie de faire pour les chaussures, alors que ce réflexe est entré dans nos habitudes pour les vêtements.

Illustration by REDCARPET PARIS

Une étiquette, 4 symboles
Avez-vous regardé les pictogrammes sous (dans) vos chaussures présents, sous (dans) la chaussure droite de préférence?
Le fabricant peut utiliser l’impression, le collage ou le gaufrage, ou lier une étiquette à la chaussure. Ces informations sont obligatoires pour rappeler au consommateur les propriétés de la chaussure.

L’étiquetage de la chaussure doit décrire les matériaux des 3 parties principales de l’article:

  • la tige;
  • la doublure et la semelle;
  • la semelle extérieure.

Pour chaque partie, l’étiquette doit indiquer si le matériau est constitué:

  • de cuir;
  • de cuir enduit;
  • de textiles;
  • d’autres matériaux.

Si aucun des matériaux utilisés ne constitue à lui seul au moins 80 % du produit, l’étiquette doit mentionner les 2 principaux matériaux utilisés.

Source « Marques de France »

Les différentes parties de la chaussure : la tige, la doublure et la semelle
– la tige renvoie à la face externe de la chaussure;
– l’intérieur de la chaussure comprend la doublure et la semelle intérieure. Cette dernière peut être fixe ou amovible;
– la semelle extérieure, face au sol, est la partie soumise à l’usure sous l’effet de la marche. Elle est fixée à la tige.

Le cuir? Les cuirs? Que dit la réglementation?

  • le cuir : désigne le cuir ou la peau d’un animal qui a conservé sa structure fibreuse originelle plus ou moins intacte et qui a été tanné. Il peut être recouvert d’une couche d’enduction ou d’une couche contrecollée n’excédant pas 0,15 mm ;
  • le « cuir pleine fleur » au sens de la réglementation applicable : peau comportant sa fleur d’origine telle qu’elle est présente lorsque l’épiderme a été retiré et sans qu’aucune pellicule n’ait été retirée par ponçage, effleurage ou refente ;
  • le « cuir enduit » : produit dont l’épaisseur de la couche d’enduction ou de contre collage n’excède pas un tiers de l’épaisseur totale du produit, mais est supérieure à 0,15 mm.

Le cuir végétal ou cuir vegan
Le site UFC QUE CHOISIR.ORG le rappelait récemment (mars 2024), de plus en plus de marques utilisent les termes « cuir vegan » ou « similicuir ».
Or, leur utilisation n’est pas correcte.
« Cuir vegan », « similicuir »… Depuis quelques années fleurissent sur le marché des appellations trompeuses, de nature à séduire une population sensible aux arguments écologiques ou animalistes (partisans du droit des animaux). Tandis que le « cuir PU » (polyuréthane) envahit les sites de fast fashion, ou mode jetable.

Mais ces dénominations s’utilisent au détriment du droit. Car un cuir ne saurait être « vegan », ni issu de la chimie rappelle l’UFC. On ne peut appeler ainsi que « le produit obtenu de la peau animale au moyen d’un tannage (minéral ou végétal) qui le rend imputrescible, préservant la structure naturelle des fibres de la peau, et ayant conservé tout ou partie de sa fleur, qu’elle soit lisse, velours ou avec poils », précise la réglementation française.

Le cuir « végan » s’obtient en mélangeant des matières végétales: feuilles d’ananas, ou d’eucalyptus, coton, lin, maïs, soja…) avec des huiles végétales.
Le produit final ressemble à une matière similaire au cuir, avec des caractéristiques semblables : résistant à l’eau, perméable à l’air et robuste rappelle l’organisation Marques de france qui souligne que  « ces termes sont d’ailleurs de plus en plus utilisés (voir abusés dans certains cas) par l’industrie du textile ».

Le « simili cuir »
Cette organisation précise encore que « dans les produits en simili cuir, on distingue deux familles :

  • les simili cuirs synthétiques : des imitations en polyuréthane, comme le Skaï® (marque déposée) ou en polychlorure de vinyle (PVC) ;
  • les simili cuirs végétaux qui renvoient à l’appellation erronée de « cuir vegan » : Piñatex® (à partir de fibres d’ananas), Vegea® (marc de raisin), Apple Skin® (à partir de pommes)… Ce sont toutes des marques déposées. »
    Pour identifier le produit, il est conseillé de le sentir.

Le tannage
Le tannage permet de transformer la peau qui est un matériau putrescible et peu solide, en cuir et devenir ainsi un produit  imputrescible et solide.
Différentes techniques de tannage sont utilisées, avec des métaux, de l’aluminium ou encore des végétaux.
Le tannage minéral au chrome est la technique la plus répandue. L’usage des substances chimiques nocives, pour la santé humaine et l’environnement est encadré par la norme européenne REACH. Dans certains pays dits « émergents » le respect des normes peut ne pas être assuré. Et les ouvriers  en charge des opérations de tannage peuvent être confrontés à des conditions de travail et de santé fortement dégradées.
En Europe même, des rejets des unités de tannage  peuvent parfois entraîner des pollutions du milieu naturel.

Le tannage végétal, quant à lui, est élaboré à base de feuilles et de graines, qui comprennent également des tannins, mais ainsi que le rappelle le site QUE CHOISIR.ORG, « son processus recourt aussi à des produits chimiques. Il n’est donc pas forcément plus vert que le minéral. »
Pour le tannage « végétal », l’Alliance Française du Cuir explique: il s’agit  » d’une  méthode pour transformer la peau brute en cuir fini [qui] est la plus ancienne de l’humanité. Précieusement entretenue et transmise, elle caractérise une grande diversité de produits totalement durables, au toucher ferme et sensuel, à la patine unique. »

Alors que faut-il privilégier pour le tannage?
Le site QUE CHOISIR.ORG précise « se priver des avantages du tannage minéral est néanmoins difficile. Il offre des cuirs souples, résistants, respirants, au toucher incomparable. Qui peuvent se teindre dans de nombreuses couleurs, protègent mieux de l’humidité, s’avèrent moins susceptibles de se tacher ou sensibles à la chaleur, nécessitent moins d’entretien. Et qui seront plus adaptés aux chaussures, bottes et gants… »

Une Foire Aux Questions (FAQ) sur la chaussure, ICI

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