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Choviva : pour le cacao, le consommateur sera chocolat !

Les temps sont à l’alimentation « sans… », à décliner sur tous les modes, ou presque : les lardons sans viande, le soda sans sucre, et évidemment, les produits sans gluten (liste non exhaustive). Avec, toujours, en toile de fond, une connotation sanitaire ou environnementale : les produits « avec… » sont mauvais soit pour la santé, soit pour la planète, et même parfois pour les deux.

Dernier-né dans cette gamme, le chocolat sans cacao. Evidemment plus question dans ces conditions de continuer à l’appeler chocolat. C’est pourquoi la start-up munichoise Planet A Foods, qui commercialise le produit, l’a baptisé « choviva », avec ce slogan : « Aussi savoureux que le chocolat, plus durable que jamais ».

Une culture destructrice

Le chocolat, le vrai, fabriqué avec des fèves de cacao, n’ayant pas la réputation d’être néfaste pour la santé, c’est cette fois l’argument écologique qui est mis en avant. Il est vrai que le cacaoyer nécessite d’immenses surfaces agricoles pour sa culture, ce qui induit une déforestation massive. De plus, la fabrication d’une simple tablette de chocolat de 200g utilise environ 3400 l d’eau. La transformation des fèves produit également beaucoup de gaz à effet de serre. Sans parler du transport… N’en jetez plus !

Dans le même temps, la consommation de chocolat est en constante augmentation. Alors quand une firme allemande nous annonce qu’elle met sur le marché un produit alternatif au chocolat à partir mais avec des graines de tournesol – des ingrédients qui poussent tout près de chez nous, on se dit qu’on va pouvoir se faire plaisir sans culpabiliser (sauf pour les kilos superflus, mais ça, c’est une autre histoire).

Le dérèglement climatique menace le cacaoyer

Autre élément à prendre en compte : les récoltes de cacao, ces dernières années, sont de manière récurrente mauvaises, voire très mauvaises, ce qui fait exploser les prix. Tout ça à cause du dérèglement climatique. Au point que certains experts prévoient que le cacaoyer ne pourra peut-être plus être exploité d’ici quelques années.

On peut aussi se poser au moins deux questions.

La première, dramatique, est de savoir ce que vont devenir les millions de personnes qui vivent de la culture du cacao, notamment en Côte-d’Ivoire, premier producteur mondial. Pour l’heure, personne ne fournit de réponse, si ce n’est quelques promesses de ne pas abandonner les producteurs, promesses tellement floues qu’elles n’engagent personne.

La deuxième, plus anecdotique, concerne le goût du choviva : satisfera-t-il le consommateur européen ? S’agit-il d’une véritable alternative au vrai chocolat, ou bien d’un produit carrément différent ? Nous laisserons à chacun l’initiative de le goûter et de se faire sa propre opinion.

Le café dans le même sac

Et ces mêmes experts agronomes qui prédisent la fin du cacao alertent également sur les menaces qui pèsent, pour les mêmes raisons, sur le café. Alors devra-t-on en revenir, comme durant la Seconde Guerre mondiale à l’orge grillée pour tremper ses tartines du petit-déjeuner ? Nos ancêtres qui ont vécu cette période ne seraient sans doute pas très enthousiasmés par cette perspective.

Article rédigé par l’AL37 et publié dans le cadre de la collaboration entre les associations
de l’Union Régionale CENTRE  VAL DE LOIRE UFC QUE CHOISIR 

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