Appréciées des jeunes enfants, les structures gonflables sont bien souvent proposées à titre d’animation dans les fêtes ou les manifestations locales, ou dans les campings durant la période estivale. Ces dernières années, la DGCCRF annonce avoir renforcé ses contrôles du secteur afin de rappeler aux professionnels leurs obligations de sécurité. Le bilan est inquiétant : 70% des structures non conformes, la vigilance des familles est indispensable!
Informations officielles émanant de la DDCCRF
Des contrôles renforcés
En 2024, la DGCCRF a renforcé ses contrôles du secteur afin de rappeler aux professionnels leurs obligations de sécurité, qui peuvent mener à de graves accidents si elles ne sont pas scrupuleusement respectées. En 2024, les enquêteurs ont contrôlé à ce titre 470 sites. Parmi eux, 326 ont été épinglés par la DGCCRF, soit un taux d’anomalie de plus de 70 %.
En l’absence de réglementation spécifique applicable au secteur des structures gonflables ludiques, c’est par défaut l’article L. 421-3 du code de la consommation qui s’applique. Ce dernier stipule que les prestations de services doivent être sûres d’un point de vue sécurité et ne pas porter atteinte à la santé des personnes. Au total, tout au long de l’année 2024, les enquêteurs de la DGCCRF ont relevé un taux d’anomalie de plus de 70 % sur les 469 établissements contrôlés sur l’ensemble du territoire. Ce taux n’est toutefois pas nécessairement représentatif du niveau de risque général du secteur, du fait du ciblage opéré en amont sur les opérateurs les plus à risque ou faisant l’objet de signalements.
La fixation des structures dans le viseur des contrôleurs
Selon la DGCCRF, les contrôles se sont focalisés sur les systèmes de fixation au sol des différentes structures gonflables. En effet, plusieurs accidents graves ont résulté du non-respect des règles d’ancrage. Celles-ci sont en principe précisées dans la notice d’utilisation de chaque structure, qui constitue le premier document de référence lors du contrôle.
L’anomalie la plus fréquente relevée est l’absence de fixation de points d’ancrage, leur nombre insuffisant, ou alors l’utilisation de matériel présentant des signes de corrosion, ce qui affecte la résistance de l’équipement. Lors de certains contrôles, il a été constaté que certains piquets dépassaient excessivement du sol ou ne tenaient pas enfoncés en raison de sa nature (sable ou argile trop molle). Lorsque la pose de piquets est impossible, du ballast doit être utilisé pour faire masse à raison de 160 kilogrammes par point d’ancrage afin de garantir parfaitement la stabilité et la fixation au sol de la structure. L’insuffisance du nombre de ballasts ou de leur masse a souvent été relevée.
Outre la fixation de la structure elle-même, une norme prévoit que la vitesse maximale du vent autorisée pour l’utilisation des structures gonflables en extérieur est de 38 km/h (force 5 sur l’échelle de Beaufort). Au-delà, le risque de basculement et/ou d’envol de la structure gonflable devient trop important. Les professionnels sont fortement incités par les enquêteurs à se procurer un anémomètre afin de mesurer la vitesse du vent en temps réel, bien que cela ne soit pas prévu par la norme applicable.
L’accès aux commandes de la soufflerie parfois peu sécurisé
Afin de prévenir le risque de choc électrique ou de débranchement de la structure gonflable (et donc de dégonflement), la norme prévoit que « la soufflerie, y compris le câblage et les commandes, ne doit pas être à portée du public ». Afin de rendre inaccessible la soufflerie aux utilisateurs, le moyen le plus efficace consiste à l’entourer d’un cache fermé ne pouvant être ouvert que par l’exploitant. Les contrôles effectués ont démontré que de nombreux professionnels ne respectaient pas ce point de sécurité.
Absence de surface amortissante ou implantation dangereuse
Plusieurs manquements concernant la surface d’impact amortissante ont été également constatés. En effet, certaines structures étaient dépourvues de tapis amortissants ou alors insuffisamment larges, en dessous et autour de la structure. D’autres comportaient des obstacles et des corps durs comme des racines ou des pierres. Certaines structures enfin étaient trop proches de clôtures, de lignes téléphoniques ou électriques ou d’un arbre, créant ainsi un risque de frottement et d’usure important.
Une surveillance et un suivi de la maintenance souvent disparates
Un contrôle annuel (à réaliser par les professionnels) doit permettre de consigner les opérations de maintenances effectuées et celles à prévoir dans une documentation de suivi. Les enquêteurs ont constaté que les professionnels le font rarement. Il leur a donc été rappelé que l’enregistrement de ces opérations constitue le seul moyen de justifier de la réalité des contrôles de routine et des opérations de maintenance.
Il a été aussi constaté un défaut de surveillance du public. L’exploitant est bien souvent seul. Il s’occupe de l’accueil et billetterie tout en assurant en parallèle la surveillance, ce qui ne lui permet pas d’assurer cette tâche de façon rigoureuse.
Un marquage incomplet et des défauts d’information du consommateur
Le marquage apposé sur une structure gonflable constitue une aide dans la traçabilité du produit et rappelle également au propriétaire de l’équipement les modalités d’utilisation comme le nombre maximal d’utilisateurs ou encore l’année de fabrication. Dans la majorité des constats relatifs au marquage, l’étiquette apposée sur la structure gonflable n’était pas renseignée correctement. Les informations sur les références du modèle, l’année de fabrication, la capacité d’accueil maximale, la tranche d’âge à respecter, le type et la puissance de la soufflerie étaient parfois absentes, partiellement inscrites ou rédigées dans une langue étrangère.
De nombreuses actions correctives réalisées rapidement, mais des sanctions appliquées
De nombreux professionnels, soucieux de ne pas interrompre leur activité, ont répondu aux demandes d’actions correctives. Certains ont accepté le dégonflement immédiat des structures concernées, la mise en conformité rapide de leurs installations et ont ainsi pu éviter la suspension d’activité par arrêté préfectoral.
Pour les seuls manquements à l’obligation générale de sécurité, 293 avertissements ont été émis et 35 arrêtés préfectoraux de fermeture des installations ont été pris lorsque le danger a été considéré comme grave et/ou immédiat.
Une nécessité de vigilance pour les familles
Trop d’enfants sur la structure par rapport au nombre autorisé, état de la structure, arrimage au sol, surveillance de l’exploitant, … il faut que les parents exercent une vigilance accrue avant d’autoriser leurs enfants à utiliser les jeux gonflables proposés. Et ne pas s’éloigner pour pouvoir intervenir rapidement en cas de dysfonctionnement, par exemple un affaissement de la structure suite à une panne électrique.