Pour s’adapter notamment à l’essor de la production d’électricité solaire, le dispositif heures pleines-heures creuses va être dépoussiéré. Onze millions de foyers verront ainsi une partie de leurs heures creuses déplacées dans l’après-midi. Explications.
Vous avez peut-être d’ores et déjà reçu un courrier de votre fournisseur. À partir du 1er novembre, le dispositif heures pleines-heures creuses (HP-HC) évolue. Onze millions de foyers sur les 14,5 millions (environ 40 % des consommateurs) à avoir opté pour cette option dans leur contrat de fourniture d’électricité bénéficieront désormais, petit à petit, d’heures creuses dans l’après-midi.
C’est fin 2024 que la Commission de régulation de l’énergie (CRE), instance chargée du bon fonctionnement du marché de l’énergie, a annoncé ce grand chantier qui s’étalera jusqu’à fin 2027.
Lisser la demande d’électricité
Ce dispositif HP-HC a été introduit dans les années 1960, consécutivement à la mise en service de nos premières centrales nucléaires, puis étendu aux particuliers dans les années 1970-80, après par le premier choc pétrolier.
Objectif : lisser la demande d’électricité des Français en les incitant à utiliser l’électricité en dehors des pics de consommation. Ainsi, la journée de ces 14,5 millions de foyers est partagée en deux plages horaires associées chacune à un tarif spécifique du kilowattheure d’électricité. Il est plus cher en heures pleines, qui correspondent au moment de la journée où la consommation nationale d’électricité est généralement soutenue, et moins en heures creuses, dans la situation inverse.
Ce sont les gestionnaires de réseaux (Enedis sur 95 % du territoire métropolitain) qui déterminent ces heures creuses – 8 au maximum – en tenant compte des spécificités locales. En effet, les pics de consommation d’électricité ne sont pas tout à fait les mêmes d’un territoire à l’autre. Globalement, ces heures creuses sont encore aujourd’hui concentrées majoritairement la nuit, lorsque les entreprises sont fermées mais que les centrales nucléaires, elles, continuent de tourner.
S’adapter à l’essor du solaire
Six décennies plus tard, le contexte n’est plus tout à fait le même. L’essor du photovoltaïque en France génère notamment, depuis quelques dernières années, une production d’électricité abondante aux heures méridiennes (11 h-16 h) des jours ensoleillés. Tout l’enjeu est de repenser l’option HP-HC afin que les heures creuses collent mieux à ces pics de production solaire pour inciter les particuliers à placer leurs consommations programmables sur ces plages horaires.
Cette réforme du dispositif HP-HC gardera 8 heures creuses par jour, mais les dispatchera autrement dans la journée. Il y en aura au minimum 5 consécutives la nuit. Un moindre mal pour les propriétaires de véhicules électriques qui les rechargent à domicile. Le reste des heures creuses – 3 maximum – pourra désormais être placé entre 11 h et 17 h toute l’année, ou au moins l’été. C’est une autre particularité de cette réforme : les heures creuses pourront être différentes entre les périodes dites estivales (du 1er avril au 31 octobre) et celles dites hivernales (du 1er novembre au 31 mars).
Des heures creuses l’après-midi… mais pas pour tout le monde
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