Une étude de référence pilotée par l’Arcep, l’ARCOM, le CGE et l’ANCT initiée en 2000, vient d’être actualisée récemment et apporte des éléments d’analyse sur les usages des outils du numérique en 2022.
Selon les responsables cette étude a pour objectifs :
- de mesurer l’adoption par les Français des équipements et étudier les pratiques numériques ;
- de détecter les inégalités d’accès et de compétences qu’elles soient volontaires ou subies ;
- de permettre à la puissance publique d’anticiper les grandes tendances et mettre en œuvre
En 2022, l’enquête dédiée a été menée par le CREDOC auprès de 4 184 personnes de 12 ans et plus résidant en France métropolitaine. Trois populations cibles distinctes (12 à 17 ans, 18 ans et plus, 18 ans et plus éloignés du numérique) ont été interrogées avec des questionnaires adaptés et des quotas spécifiques
Le numérique de plus en plus indispensable
Les Français utilisent internet tous les jours, y compris dans les interstices de la vie quotidienne, les « temps morts » comme les moments d’attente ou de trajet sont de plus en plus mis à profit pour saisir son smartphone, pour naviguer sur internet (70%) ou regarder des vidéos (50%), jouer (47%), envoyer des SMS (76%) et bien d’autres usages encore, au détriment des activités plus traditionnelles comme la lecture d’un livre ou d’un journal papier (53% contre 63% en 2013).
Cet attrait pour le numérique provoque même une sensation de manque dès les premières heures pour 31% de la population. Mais cette sensation gagne la majorité de la population au bout d’une journée et les quatre cinquièmes de la population après deux ou trois jours !
Davantage de personnes rencontrent des freins à la pleine utilisation du numérique
48% des Français éprouvent au moins une forme de difficulté qui les empêche d’utiliser pleinement les outils numériques et internet (+ 13 points par rapport à 2020). Plus que l’équipement ou l’accès à internet, c’est la complète maîtrise des outils numériques qui reste le premier frein à la pleine utilisation du numérique (25%, + 7 points par rapport à 2020). Cela pourrait paraître à première vue contradictoire avec la progression des usages du numérique des Français, mais une utilisation plus importante des outils numériques peut aussi s’accompagner d’une prise de conscience de ses limites et donc d’une identification d’une marge de progression dans la maîtrise de ces outils.
Des inégalités en compétences numériques qui s’accentuent
Les périodes de confinements qui se sont succédé depuis 2020 et le début de la crise Covid ont rendu les outils numériques indispensables dans de nombreuses démarches et activités du quotidien. Maintien des liens avec les proches, télétravail, cours en ligne, démarches administratives dématérialisées : l’ensemble de la population a été amenée à prendre main des outils parfois peu familiers. Deux ans après le début de la crise sanitaire, en moyenne, plus d’un Français majeur sur deux estiment mieux maîtriser ces outils (56%). Toutefois, cette moyenne est sous-tendue par de grandes disparités.
En effet, si le sentiment de s’être mieux approprié les outils numériques avec la pandémie est marqué chez les cadres et professions intellectuelles supérieures (71%), à l’inverse, les Français parmi les plus vulnérables (non diplômés et âgés de 70 et plus), quant à eux, sont une majorité à ne pas avoir l’impression de gagner en maîtrise depuis ces deux dernières années (respectivement 53% et 56%). Par conséquent, l’écart se creuse sur le sentiment de monter en compétences chez lesFran çais.
Un accompagnement humain et pédagogique plébiscité face aux difficultés rencontrées dans le cadre des démarches en ligne
La dématérialisation des services publics se déploie depuis deux décennies avec une forte accélération récente. Celle-ci semble créer quelques difficultés. On constate en effet une augmentation de la part de personnes ayant au moins parfois des difficultés à effectuer des démarches administratives en ligne (54%, + 16 points par rapport à 2020). Face à ces difficultés, la solution la plus plébiscitée est de demander des explications pour réussir à réaliser la démarche seul (40%, + 16 points par rapport à 2020). Par conséquent, lorsqu’ils font face à des difficultés en ligne, en moyenne, les Français préfèrent apprendre et monter en compétence pour gagner en autonomie, d’autant plus que ces démarches en ligne mobilisent souvent des données personnelles sensibles et peuvent avoir des effets importants sur la vie quotidienne.
Consulter l’étude ICI