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Pourquoi et où les seniors déménagent-ils?

La Caisse des Dépôts vient de publier une étude* réalisée d’après les données INSEE de 2018 concernant la mobilité des seniors.

Des mobilités plus importantes au moment de la retraite et du grand âge
Selon cette étude, chaque année, environ 5% des 55-64 ans changent de résidence.
Pour un peu plus de 3 seniors sur 10, ces déménagements se font à l’intérieur de la même commune, les autres changements de résidence ont lieu nettement plus souvent vers des communes moins denses en population.

Avec la perspective de la retraite, une fraction importante des personnes en profiterait donc pour quitter les villes où elles travaillent et regagner des zones plus rurales.
La mobilité diminue ensuite pour s’établir à moins de 3% entre 65 et 74 ans, avant de fortement augmenter après 85 ans (presque 6%) en lien notamment avec les nombreuses entrées en EHPAD et les capacités d’accueil offertes dans tel ou tel département.

Plus d’arrivées que de départs des 55-64 ans en-dessous d’une ligne Cherbourg-Chambéry
Entre 55 et 64 ans, on déménage vers les départements situés au sud-ouest d’une ligne Cherbourg-Chambéry.
Les départements situés au-dessus de cette ligne,  connaissent donc plus de départs que d’arrivées de nouveaux seniors.
Par ailleurs, ce sont les seniors les plus diplômés qui « migrent » vers les départements littoraux.
Après 85 ans, les changements de résidence s’articulent principalement autour des possibilités d’entrée en établissements spécialisés de type EHPAD.

La totalité des vingt départements qui enregistrent un solde migratoire positif supérieur à +1,2 % sur les 55-64 ans se situe au sud-ouest d’une ligne Cherbourg-Chambéry: pour une moitié, il s’agit de départements littoraux, et pour l’autre moitié, de départements méridionaux dépourvus de façade maritime (voir carte 1a).

L’Eure-et-Loir en déficit de seniors tout comme l’Ile-de-France
17 départements enregistrent un solde migratoire significativement négatif (inférieur à -0,2 %). Il s’agit souvent de départements très peuplés : on y retrouve la totalité de l’Île-de-France ainsi que l’Oise et l’Eure-et-Loir, mais aussi les départements regroupant les agglomérations de Lille, Lyon et Marseille. Les soldes migratoires sont fortement négatifs en Île-de-France (jusqu’à -1,49 % dans le Val d’Oise).

Les départements les plus attractifs pour les 55-64 ans
Ils sont tous situés au sud-ouest d’une ligne Cherbourg-Chambéry, on constate que la plupart des arrivées proviennent de départements qui ne sont ni limitrophes ni littoraux : Côtes d’Armor et Morbihan, Vendée, Charente-Maritime, Landes, Aude, Pyrénées Orientales, Dordogne, Creuse et Lot.
Seules, les Alpes de Haute Provence sont principalement alimentées par les départements voisins.

Une accessibilité des soins différente selon le lieu de destination
Les changements de résidence  paraissent  dans l’ensemble peu motivés par la recherche d’un meilleur accès aux soins médicaux. Les seniors qui changent de résidence sans trop s’éloigner du lieu précédent, ne connaissent qu’une amélioration très limitée de  l’accessibilité des soins. Par contre, les seniors qui déménagement dans des départements littoraux se retrouvent  beaucoup plus souvent dans une commune où l’accessibilité des soins est plus élevée. L’offre de soins y étant souvent d’un niveau supérieur.

 

Vous pourrez retrouver la totalité de cette étude en cliquant ICI

*38e numéro de « Questions politiques sociales – Les études » consacré à la mobilité résidentielle des seniors : quelles en sont les motivations et les conséquences ?