99% des locaux accessibles au très haut débit en France
Selon le récent rapport produit par FRANCE STRATEGIE, à l’échéance 2022, le Plan « France Très Haut Débit » a atteint ses objectifs en offrant une couverture très haut débit, une connectivité THD, c’est-à-dire supérieure à 30 Mbit/s, pour 99 % des locaux du territoire, avec un mix technologique allant des solutions filaires (fibre, ADSL et câble coaxial) à la couverture satellite, en passant par les technologies radio.
La fibre optique solution privilégiée pour 71% des locaux fin 2021
Comme le note le rapport, en privilégiant progressivement la fibre jusqu’à l’abonné (technologie FttH pour Fiber to the Home) lorsque les conditions techniques et la viabilité économique le permettent, le Plan a contribué à une nette accélération du déploiement de cette technologie : fin 2021, plus de 70% des locaux étaient ainsi éligibles au FttH en France.
Une demande importante pour la fibre optique
Les consommateurs ont adopté rapidement la fibre : fin 2021, la France compte 33 millions d’abonnements à internet, dont 18,4 millions au Très haut débit (soit 60 %). Parmi les abonnements THD, 14,5 millions sont des abonnements à la fibre.
Mais les entreprises sont en retard pour le raccordement à cette fibre optique
S’agissant des entreprises, 32 % d’entre elles disposaient d’un abonnement au très haut débit fin 2020 et, selon la filière, elles seraient 55% en 2022 à être raccordées à la fibre.
Le rapport souligne en revanche le retard de raccordement à la fibre au niveau des entreprises et analyse les raisons de ces freins :
‒ la crainte d’un impact négatif sur l’activité à la suite d’un changement d’opérateur, en particulier au moment de la migration ;
‒ la difficulté à appréhender le contenu des offres et la méconnaissance des opérateurs présents sur ce marché ;
‒ la crainte de coûts réels ou perçus induits par le changement d’opérateur ;
‒ certaines pratiques contractuelles qui sont susceptibles de diminuer encore la fluidité sur le marché : périodes d’engagement plus répandues et plus longues que sur le marché résidentiel, réengagement tacite, encadrement des modalités de résiliation (en particulier avec des périodes limitées pour y procéder) ou encore réengagement sur le contrat global lors de la souscription d’un nouveau service partiel.
Une situation encore plus marquée en zone rurale au niveau des entreprises
Réalisée sur un panel de 800 entreprises françaises, les résultats d’une enquête montrent notamment une nette différence des taux d’équipements entre les entreprises situées en zones denses et celles situées en zones rurales.
En 2022, 59 % des entreprises du panel sont équipées de la fibre, alors qu’elles ne sont que 36 % dans les zones rurales. Si le nombre d’entreprises du panel à s’abonner à la fibre augmente régulièrement (55 % des entreprises interrogées), le nombre d’entreprises qui y sont réfractaires représente malgré tout 41 % du panel. La première raison invoquée par les entreprises est que les offres des opérateurs répondent mal à leurs besoins : faible lisibilité des offres tant sur le plan technique que tarifaire, garanties insatisfaisantes sur le niveau de service offert (délais d’intervention, temps de rétablissement).
Enfin, si le prix ne semble pas un critère si important dans le choix des entreprises, la structure des coûts entre les offres ADSL et les offres fibre ne constituent pas un signal assez fort.
Les prix de la fibre sont insuffisamment incitatifs et les coûts indirects qu’impliquent un changement de solution technologique et de fournisseur sont encore trop dissuasifs.
Des inégalités de déploiement qui nuancent ce bilan global
Des inégalités de déploiement demeurent selon les « zones » d’intervention. Dans les zones d’intervention privée, 88 % des locaux sont éligibles au FttH mais les derniers déploiements tardent à être réalisés notamment dans les périphéries de certaines grandes métropoles.
Les zones d’initiative publique ont connu en général en France, un démarrage plus tardif (l’Eure-et-Loir a débuté en 2013 cette politique initiée en 2010).
En conséquence, en moyenne en France, seuls 60% des locaux bénéficient d’un accès au THD (au quatrième trimestre 2021) via des technologies filaires, et 51% de locaux sont raccordables au FttH.
Une proportion cependant supérieure à la moyenne européenne (un peu plus de 30% pour la fibre pour les zones rurales) et surtout en forte croissance. Au rythme actuel des déploiements en réseaux d’initiative publique (plus de 5 millions de prises par an), la généralisation de la fibre devrait être atteinte en 2025.
Des disparités selon les départements
Le tableau ci-dessous donne des indications sur la taux de locaux éligibles à la fibre optique FttH dans les départements. Le taux de locaux éligibles au réseau cuivre est également indiqué. On peut constater de fortes disparités, même si de nombreuses opérations d’investissements ont eu lieu en 2022. L’AVICCA note une augmentation du nombre de prises installées permettant l’accés à la fibre à très haut débit FttH dans les départements suivants: la Sarthe, la Haute-Vienne, la Saône-et-Loire et la Seine-Maritime, la Charente. La Région Grand Est avec les Ardennes, l’Aube, la Marne, la Haute-Marne, la Meuse ou les Vosges.
D’autres progressions sont aussi constatées au 3e trimestre 2022 dans le Loir-et-Cher, le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne et la Vendée, la Dordogne et les Pyrénées Orientales, l’Eure, le Gard, l’Indre-et-Loire et la Loire-Atlantique, la Charente-Maritime, la Haute-Garonne, le Loiret, la Lozère, le Maine-et-Loire, l’Orne, la Seine-et-Marne, le Tarn et la Réunion.
Pour la région Centre Val de Loire, c’est l’Eure-et-Loir qui présentait un accés fibre le plus avancé au 4e trimestre 2021.
Des disparités selon les communes en France
En cliquant ICI vous accéderez aux données collectées par l’ARCEP pour le taux de raccordement des locaux au 3e trimestre 2022 pour chaque commune française. (Données collectées par l’AVICCA sur la base des informations ARCEP)
Il est précisé toutefois que les présentes données libres d’utilisation sont construites à partir d’un retraitement des données ARCEP portant sur les déploiements HD et THD publiées chaque trimestre, ainsi que d’une enquête établie par l’Avicca auprès de ses adhérents.
Un taux de 100% et plus n’implique pas nécessairement une raccordabilité effective de 100% des locaux, du fait du décalage entre les bases INSEE de référence et l’évolution de la construction de locaux depuis l’élaboration de ces bases INSEE.
Le taux de raccordement des locaux au 3e trimestre 2022 pour les communes d’Eure-et-Loir
Téléchargez les données correspondant à la situation de votre commune eurélienne en cliquant sur le lien ICI (données ARCEP AVICCA )
Selon ces données, 92% des locaux de l’Eure-et-Loir sont aujourd’hui raccordables au FttH.