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ACCES A L’INTERNET FIXE: 1/6 Une fracture numérique toujours pas résorbée

L’UFC QUE CHOISIR vient de rendre publique l’actualisation de ses études relatives au déploiement de l’internet fixe en France.
Nous publions une série de 6 articles présentant les principales données de cette étude, avec un focus sur le département d’Eure-et-Loir.

1/6 Une fracture numérique toujours pas résorbée, mais une situation « presque satisfaisante » en Eure-et-Loir 

Le Plan France Très Haut Débit a fixé deux objectifs principaux concernant l’accès des consommateurs à Internet :
1. La couverture de 100 % des logements par un accès à Internet de très haut débit (c’est-à-dire un débit supérieur à 30 Mbit/s) à la fin de l’année 2022 ;
2. La couverture de 80 % par la fibre optique à la fin de l’année 2022, et de 100 % d’ici fin 2025.

Selon les chiffres de l’Arcep, le premier objectif a été atteint. Toutefois, il convient d’atténuer ce satisfecit puisqu’il ne tient compte que des débits théoriques, quelle que soit la technologie utilisée : filaire (la fibre optique, le VDSL, ou le câble) ou non filaire (le satellite, la 4G fixe, ou le THD radio).

Selon la technologie THD disponible, la performance varie

On le voit sur le tableau fourni, la technologie non filaire présente des difficultés pour les abonnés :
– la performance des connexions non filaires (notamment le satellite et la 4G fixe) est réduite par rapport aux technologies filaires. En effet, les temps de latence sont longs et les débits ascendants faibles (respectivement 700 ms et 5 Mbit/s pour le satellite par exemple), ce qui peut gêner en particulier la pratique de visioconférences ou celle des jeux vidéo en ligne.

– la 4G fixe souffre particulièrement d’effets d’encombrement de la connexion, du fait du partage de ladite connexion et en lien avec la densité des antennes relais dans la zone vous êtes connecté(e)s.

– les forfaits d’accès à Internet sur technologies non filaires sont souvent limités en termes de contenus parmi les principales offres du marché.  Le « triple play », c’est-à-dire  l’accès à Internet, la téléphonie et la télévision, est absent de la plupart des offres.

Au sein des technologies filaires, la fibre optique est de loin celle qui est la plus avantageuse pour les consommateurs. En plus d’être la plus performante en termes de débits et de latence, elle est aussi celle où l’écart entre les débits théoriques et les débits réels est négligeable. C’est la raison pour laquelle elle est au centre de l’objectif n°2 du PFTHD.

En raison de tous les éléments mentionnés, les technologies non filaires représentent à l’évidence pour les consommateurs un choix par défaut, et peuvent même traduire une forme de déclassement d’une partie de la population n’ayant pas accès au très haut débit via des offres filaires classiques, souscrites par l’immense majorité des Français.

Dès lors, en conformité avec son approche historique de la connectivité à l’Internet fixe, l’UFC Que  Choisir considère qu’il est primordial de ne pas amalgamer toutes les technologies lorsqu’il s’agit de s’intéresser à l’accès à l’Internet fixe, mais qu’il convient de spécifiquement fixer l’attention sur le très haut débit porté par les technologies filaires.

Où en est-on dans votre commune?
Accéder ICI à la carte de l’ARCEP relative au déploiement de la fibre en France. (Mise à jour mars 2023). Vous pouvez accéder à l’information commune par commune, et immeuble par immeuble en saisissant votre adresse.

L’Eure-et-Loir : le bon élève de la Région Centre Val de Loire et bien placée par rapport aux départements limitrophes

 

Les données présentées ci-dessous ont trait aux technologies filaires d’Internet fixe
(fibre optique,  DSL, câble)
et excluent, dès lors, les technologies non-filaires.
Il s’agit des données au 31 décembre 2022.

 

 

 

 

 

ATTENTION: il faut lire « part des locaux NON RACCORDABLES » . La part des locaux RACCORDABLES se calculant en différence//100%.

Source UFC QUE CHOISIR

La situation du département d’Eure-et-Loir apparait donc satisfaisante au regard des autres départements limitrophes. Le 28 arrive même en tête des départements de la région Centre Val de Loire (en vert sur le graphique). Et se place à hauteur des départements voisins d’Ile de France ou de l’ouest.

Code Nom du département Part des locaux n’étant pas raccordables à la fibre optique (FttH)
60 Oise 2,50%
75 Paris 3,20%
19 Corrèze 3,40%
2 Aisne 3,90%
95 Val-d’Oise 4,00%
72 Sarthe 4,40%
91 Essonne 4,90%
62 Pas-de-Calais 5,00%
78 Yvelines 5,10%
92 Hauts-de-Seine 5,90%
28 Eure-et-Loir 6,50%
59 Nord 7,30%
974 La Réunion 7,40%
94 Val-de-Marne 7,60%

Le département d’Eure-te-Loir arrive à se hisser dans le TOP 14 des départements français pour le taux de locaux non raccordables.
Tandis que d’autres départements présentent un taux de locaux non raccordables beaucoup lus important.

79 Deux-Sèvres 43,90%
61 Orne 45,00%
70 Haute-Saône 46,00%
973 Guyane 46,40%
50 Manche 47,20%
73 Savoie 50,90%
56 Morbihan 51,40%
29 Finistère 53,90%
24 Dordogne 54,50%
972 Martinique 58,00%
39 Jura 59,40%
22 Côtes-d’Armor 62,40%
7 Ardèche 67,50%
976 Mayotte 100,00%

Evidemment, cette situation ne doit pas faire oublier que 6,50% des locaux euréliens ne sont pas raccordables. Tous les déploiements ne sont pas encore aboutis.
De plus, il existe ici ou là, et même en zone urbaine dense, des situations particulières d’impossibilité de raccordement que les opérateurs peinent à résoudre.
Nous y reviendrons dans un prochain article.