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Ecoblanchiment (ou greenwashing): un quart d’anomalies dans les contrôles effectués par la DGCCRF !

…« des produits encore plus respectueux de la planète »
… un produit « écologique » ou « éco- responsable »
… « pour chaque pot vendu, un don est reversé à l’association (X) qui lutte pour la sauvegarde des abeilles »
… notre équipement « permet 30 ou 40 % d’économie d’eau »

Quel consommateur n’a pas été confronté à ces mentions « prometteuses et flatteuses » de produits mettant en avant le « greenwashing » ou « écoblanchiment » en français ?
Mais la réalité des faits ne correspond pas toujours aux allégations avancées et il est bien difficile d’accéder à des informations démontrant la véracité de ces affirmations.

Un établissement sur 4 en anomalie selon la DGCCRF
En 2021 et 2022, la DGCCRF a mené une vaste enquête pour contrôler les allégations environnementales destinées à valoriser les produits non-alimentaires et les services. « Au total, sur les 1100 établissements contrôlés, un sur quatre était en anomalie » explique la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).

141 avertissements, 114 injonctions et 18 procès-verbaux pénaux ou administratifs sur les 1 100 établissements contrôlés
Tous les types de support (emballage, étiquette, site internet, réseaux sociaux, catalogue, vitrine, publicité en magasin…) ont été contrôlés afin de vérifier les allégations environnementales, pour des produits variés : cosmétiques, textiles, produits d’ameublement,  jouets, emballages de denrées alimentaires, mais aussi pour les  prestations de service comme l’hôtellerie ou la blanchisserie.

« Sur les 1 100 établissements contrôlés, un quart des établissements présentaient des anomalies. Ces anomalies correspondaient à la mise en avant d’allégations globalisantes, non justifiées, imprécises, ambiguës ou même contraires aux dispositions légales », souligne la DGCCRF.
Elle précise encore « de nombreuses allégations étaient susceptibles de tromper le consommateur, voire contraires à la réglementation spécifique à certains produits. »

Des allégations environnementales globalisantes
Pour les enquêteurs, de nombreuses allégations ne précisent pas leur impact réel, le produit est annoncé comme « respectueux de l’environnement » mais aucune justification n’est mise en avant. Une vaisselle en bois importée d’Asie est qualifiée « d’éco-responsable » mais cette appellation se révèle globalisante et peut induire le consommateurs en erreur.

Des allégations environnementales non justifiées
Pour pouvoir rendre leurs produits plus attractifs, les fabricants apposent des mentions environnementales non justifiées. Ces mentions ont trait  à la provenance de leurs matériaux, ou à leur politique de réduction des déchets; exemple du  pommeau de douche utilisé dans un hôtel qui ferait économiser 30 à 40% d’eau, mais la justification semble très insuffisante.
Ou bien encore une allégation fausse sur un pot de miel avec la mention « pour chaque pot vendu, un don est reversé à l’association (X) qui lutte pour la sauvegarde des abeilles » alors qu’un seul don avait été fait par l’entreprise en 2016. »

Des allégations environnementales imprécises ou ambiguës
Les enquêteurs ont également constaté des « allégations imprécises ou ambiguës  susceptibles d’induire en erreur le consommateur sur l’impact environnemental réel », comme un tuyau en « PVC recyclé » sans précision sur la proportion de matière recyclée ; des affirmations relatives à la « compostabilité d’emballage » en matière plastique mais qui ne sont compostables qu’en milieu industriel.
Les mentions « 100% » ou « zéro déchet » peuvent être aussi utilisées pour des produits ne possédant cette propriété que partiellement.
L’utilisation de  « matières premières qui respectent à 100% la nature »  ne sont pas suffisamment précises quant à leur mise en œuvre dans la fabrication du produit.

 Des allégations environnementales contraires aux dispositions légales
« L’enquête a révélé qu’un nombre important de professionnels apposait des allégations environnementales sur les étiquetages de produits biocides ou de cosmétiques ».
« Il a par exemple été constaté la mention « des produits encore plus respectueux de la planète » et divers logos verts sur des produits chimiques alors que la réglementation européenne et nationale interdit ce type de mention pour ces produits. »

Des remises en conformité et des mentions supprimées
À la suite de ces contrôles, il a été procédé très souvent à une remise en conformité avec modification ou suppression des  allégations trompeuses.
Les allégations ne pouvant être justifiées ont très souvent été retirées par les professionnels.
« Au total, les enquêteurs de la DGCCRF ont dressé 141 avertissements, 114 injonctions et 18 procès- verbaux pénaux ou administratifs pour mettre fin aux pratiques trompeuses pour les consommateurs et selon leur gravité, les pratiques les plus graves faisant l’objet de procès-verbaux et d’une transmission à la justice ».

La DGCCRF poursuit en 2023 ses contrôles dans me domaine de la lutte contre l’écoblanchiment.

Techniques de greenwashing (extrait du site GREEN MARKETING.COM)
Valéry Pernot est illustrateur  et enseignant. En Octobre 2021, il a réalisé un document  afin de présenter simplement et efficacement les seize techniques de greenwashing les plus répandues. L’auteur dénonce les stratégies de communication présentant des engagements écoresponsables. Alors que l’entreprise n’agit que très peu pour l’environnement…