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6/7 Accueil du jeune enfant (0-3 ans) : des tensions sur le recrutement pour les métiers de la petite enfance

Des métiers en manque d’attractivité pour de multiples raisons
Une enquête nationale de la CNAF a été restituée en juillet 2022 concluant que 10 000 professionnels manquaient dans les crèches collectives, avec un impact direct sur le nombre de places en crèches ouvertes. Des mesures fortes semblent donc nécessaires pour améliorer l’attractivité des métiers de la petite enfance sur les plans de la rémunération et du parcours de carrière.

Des collectivités d’Ile-de-France préoccupées par ces questions de recrutement ont identifié récemment parmi les métiers en tension de recrutement les « Auxiliaire de puériculture » et les « Animateur enfant-jeunesse ».
Pénibilité, régime indemnitaire, horaires difficiles, temps non complets subis, et rémunération …  reviennent dans les raisons semblant expliquer cette désaffection pour ces missions.

Début septembre 2023, Véronique Escames, co-secrétaire générale du Syndicat national des professionnelles de la petite enfance (SNPPE) déclarait au journal le Monde : « Concernant la pénurie de professionnels, on est au même niveau que l’année dernière. Alors oui, on a eu une campagne de communication du gouvernement autour des métiers de la petite enfance au printemps, mais revaloriser le secteur va prendre du temps. »

RAPPEL: plus de 8 600 postes ETP vacants en établissement d’accueil du jeune enfant en France métropolitaine depuis plus de 3 mois, en avril 2022, dont 27 postes vacants en Eure-et-Loir.

Tableau présentant les 20 départements les plus touchés par la vacance de postes.

La situation s’avère encore plus complexe lorsque la crèche constitue le mode de garde prédominant.
En avril 2022, 48,6 % des EAJE affirmaient se trouver en pénurie de personnel, dont 8 908 postes durablement vacants (soit entre 6,5 % et 8,5 % des emplois). Ces difficultés de recrutement sont neuf fois plus fortes dans les départements les plus touchés que dans les mieux lotis.

Cette pénurie de personnel affecte à la fois les capacités d’accueil, et la qualité de l’accueil.
En effet, d’après la CAF, à date de juillet 2022, « 9 512 places sont durablement fermées ou inoccupées à cause d’une difficulté de recrutement, soit 2,3 % du total […]. La part des places fermées étant significativement moins élevée que la proportion de postes vacants, un certain nombre d’EAJE fonctionnent avec des effectifs en tension ». La CAF souligne également le fait qu’une crèche sur 10 souffre d’un manque de personnel de direction (soit 1 623 postes vacants au total).

Des horaires insuffisants
De manière structurelle, mais accentuée par la pénurie de personnel, apparait également dans certains cas un problème d’insuffisance des plages horaires d’ouverture des crèches par rapport aux horaires de travail et transport des parents, qui peut obliger ces derniers à combiner un EAJE avec un autre mode de garde.

Un enjeu autour de l’attractivité des métiers de la Petite enfance en Eure-et-Loir aussi
Le SDSF 28 note dans ses remarques que « comme à  l’échelle nationale, des difficultés croissantes s’observent [en Eure-et-Loir] quant au recrutement et à l’épuisement des professionnels de la petite enfance (professionnels de crèches et accueil individuel), y compris pour les médecins de crèches ; l’absence   d’école de formation d’Educateurs de Jeunes Enfants sur le département, induisant des difficultés de recrutement d’autant plus fortes que dans d’autres territoires ».

Le schéma a identifié les enjeux suivants pour l’Eure-et-Loir  afin de pouvoir agir sur les métiers de la petite enfance:
•  Contribuer à la professionnalisation des assistants maternels et faire évoluer leur image auprès des parents
•  Mettre en réseau les différents métiers de la petite enfance pour favoriser les passerelles
•  Assurer la  continuité du service offert par les EAJE en cas d’absentéisme du personnel