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Accès aux soins : une fracture sanitaire, mais aussi financière!

La fracture sanitaire est également financière.
Les dépassements d’honoraires payés par les usagers ne cessent de croître, pour atteindre 3,5 milliards d’euros par an en 2021. Pour la plupart des spécialités, il devient de plus en plus difficile de trouver des médecins qui respectent le tarif de la Sécurité sociale. Ainsi, près de 7 patientes sur 10 résident en désert médical en termes d’accès aux gynécologues en secteur 1 (sans dépassement d’honoraires) à moins de 45 minutes de chez elles, et près d’un enfant sur deux réside en désert médical pour ce qui est de l’accès aux pédiatres au tarif de la sécurité sociale. Dès lors, les dépassements d’honoraires sont subis par les usagers.

Cette situation se retrouve également en Eure-et-Loir.

L’essor incontrôlé des dépassements d’honoraires.
Les dépassements d’honoraires ont atteint 3,5 milliards d’euros en 2021, soit le montant annuel le plus élevé jamais enregistré. Plus particulièrement, entre 2016 et 2020, la part des pédiatres et ophtalmologues pratiquant des dépassements d’honoraires a augmenté respectivement de 7 points pour atteindre 46,9 % et de 6 points, pour atteindre 64,3 %.
Cette situation marque l’échec de l’OPTAM (Option de pratique tarifaire maîtrisée) mis en place au 1er janvier 2017 pour juguler les dépassements. Ce dispositif, basé sur le volontariat, qui octroie des aides en échange de la fixation d’honoraires à moins du double du tarif de la Sécurité sociale, n’a donc pas permis de freiner cette inflation. Cet échec a pu contribuer pour partie à la hausse des cotisations des complémentaires santé.

Et depuis 2023…
Les omnipraticiens (génaralistes) respectent très largement le tarif de base de la Sécurité sociale, pour plus de neuf d’entre eux sur dix… jusqu’en 2023, période où l’échec de la négociation conventionnelle avec l’Assurance maladie a conduit de nombreux praticiens à facturer des dépassements en dehors de tout cadre légal. Une affaire suivie de près par l’UFC-Que Choisir.

Quel est l’impact des dépassements d’honoraires en Eure-et-Loir sur l’accès aux soins ?
L’observation des deux cartes (accessibles sur le site national  ICI  ) montre que si un eurélien cherche une consultation chez un généraliste au tarif « sécurité sociale » et donc sans dépassement d’honoraires, l’accès à ce médecin relève alors du « désert médical » (en rouge sur la carte de droite), ou devient « difficile »  (en rose sur la carte de droite), dans un plus grand nombre de communes euréliennes.

Des secteurs géographiques sont davantage impactés par les dépassements d’honoraires : vallée de l’Eure sur la partie en aval de Chartres,  franges franciliennes, secteur de la vallée de l’Avre au nord du département, secteur d’Illiers-Combray, secteur de la Vesgre au nord-est du département, de même pour le secteur du Bonnevalais, ou les secteurs urbains et périurbains de Chartres et Dreux.

 

Seules 4 communes euréliennes présentent un accès supérieur à la moyenne nationale pour accéder à un généraliste au tarif sécu : Chartres, Mainvilliers, Nogent-le-Rotrou et Authon-du-Perche.

L’exemple de la gynécologie en Eure-et-Loir
En Eure-et-Loir, si l’on recherche une consultation de gynécologie à proximité de chez soi (sans parler de tarif pratiqué), ce sont plus de 4 patientes sur 10 qui n’ont pas d’offre de soins à moins de 45km.
Lorsque l’on recherche une consultation de gynécologie au tarif sécurité sociale en E&L, ce sont près de 8,5 patientes euréliennes sur 10 qui se trouvent face à une absence d’offre de soins, à moins de 45km de chez elles, et donc en désert médical.
Au niveau national, près de 7 patientes sur 10 résident en désert médical en termes d’accès aux gynécologues en secteur 1 (sans dépassement d’honoraires) à moins de 45 minutes de chez elles.

 

Une offre qui se dégrade depuis 2021
De plus, depuis 2021, ce sont 70,3% des patientes euréliennes qui ont connu une dégradation de l’offre de soins pour consulter un gynécologue.
Le département d’Eure-et-Loir se distingue au niveau au niveau de la région Centre, car la dégradation y est nettement plus importante que dans les 5 autres départements régionaux.
Voici les taux de dégradation depuis 2021 par département:
– Eure-et-Loir  70,3%
– Loir-et-Cher  51,5%
– Indre-et-Loir  43,3%
– Loiret  36,4%
– Cher  16,8%
– Indre-et-Loir 7%

Et compte tenu de l’âge des médecins et des effets du baby-boom qui vont entraîner de nombreux départs en retraite ds professionnels de santé dans les années qui viennent, cette situation eurélienne n’est pas prête de s’améliorer si rien n’est décidé au niveau national.